Actifs au quotidien

Le bonheur sur deux roues

Mais comment fait-elle ? Souvent, voilà la première question qui surgit lorsqu’une personne arrive à concilier toutes ses obligations avec un entraînement assidu. Parce que tous les sportifs ont leurs secrets, Pause rencontre chaque semaine un mordu qui a décidé de faire de l’activité physique une priorité.

Enfant et adolescent, Émile Bélair détestait le sport. Au début de l’âge adulte, il a toutefois compris que l’activité physique n’était pas réservée aux athlètes compétitifs et au sommet de leur forme. Il a découvert le plaisir de bouger sur son vélo. Une passion qu’il a communiquée à ses collègues de travail à travers un ambitieux projet.

Comment avez-vous intégré l’activité physique dans votre quotidien ?

Je fais tous mes déplacements à vélo. J’ai un vélo de route pour mes randonnées les soirs et les week-ends, et pour mes déplacements quotidiens pour aller au travail, à Montréal, j’utilise le BIXI. L’hiver, j’aime faire du fatbike.

Avez-vous été aussi actif toute votre vie ?

Pas du tout ! Jusqu’à 21 ans, j’étais complètement sédentaire. Je ne faisais jamais d’activité physique. J’étais en très mauvaise forme. J’avais un surplus de poids, j’étais toujours fatigué… À un moment donné, j’ai comme eu une révélation : il fallait que je m’active parce que je n’étais pas très heureux. À la même époque, en 2011, j’ai eu la piqûre pour le vélo. J’en faisais le soir dans mes temps libres, et ç’a été comme un coup de foudre. On est assis, on roule, on regarde les beaux paysages, on est zen, on ne pense à rien… On n’a pas l’impression qu’on est en train de faire du sport : on est en train de s’amuser ! C’est là qu’on devient accro.

Pourquoi n’aimiez-vous pas le sport lorsque vous étiez plus jeune ?

Je voyais ça comme une compétition avec d’autres. Il fallait essayer d’être le meilleur. Je détestais le sport. Je trouvais ça dangereux, je trouvais que je n’étais pas bon… Il y a comme une pression quand on parle de sport. Il faut gagner, se dépasser, perdre du poids, bien manger ; on a l’impression que c’est quelque chose de difficile. Ça ne m’allumait pas du tout. […] J’ai réalisé que lorsqu’on est moins en forme, on dit tout le temps « il faudrait… ». Les « faudrait », ça ne marche jamais. Quand on découvre une activité qu’on a envie de faire et qui nous fait plaisir, ce n’est plus un « faudrait », ça devient un mode de vie.

Quel genre d’activités faites-vous les week-ends ?

J’aime sortir de l’île [de Montréal]. J’aime découvrir des régions autour, alors je change toujours d’itinéraire. Je pars de chez moi et je vais sur la Rive-Sud, la Rive-Nord, puis je reviens chez moi. Généralement, je roule entre 70 et 160 kilomètres. […] Je fais des sorties de vélo, mais j’aime aussi courir, faire des randonnées en montagne, du ski de fond, de la raquette… Le week-end, j’aime faire quelque chose qui va me faire dépenser de l’énergie. Je ne me mets pas de pression. Je fais ce qui me tente.

Vous en faites beaucoup. Est-ce qu’il y a des moments où vous avez une petite voix intérieure qui vous dit de rester à la maison plutôt que de bouger ?

Ah, certainement ! Je n’y fais pas exception, mais quand j’arrête, je me rends compte que je me sens plus fatigué, que j’ai de la misère à me lever, à dormir… Le problème, c’est que quand tu te sens comme ça, tu as encore moins envie de bouger. Quand je m’y remets, je me rends compte immédiatement que je suis plus allumé, plus réveillé. Je réalise que cette petite voix ne fait que m’induire en erreur !

Vous avez aussi convaincu vos collègues de vous suivre dans votre passion du vélo…

Quand j’ai un déplacement à faire, je me pose toujours la question : est-ce que ce serait possible d’y aller à vélo ? C’est une façon de joindre l’utile à l’agréable. Un jour, j’avais une visite à faire à nos bureaux de Québec. Je me suis dit que je pourrais essayer de le faire à vélo ! Je me suis acheté des sacoches et j’ai tout mis là-dedans pour aller au travail. Je suis parti pendant le week-end et j’ai fait 290 kilomètres en deux jours. En arrivant là-bas, j’ai pris une photo et je l’ai envoyée à mes collègues. Le président de la compagnie m’a écrit tout de suite après : il voulait qu’on fasse la même chose en groupe. Trois ans plus tard, cette année, c’est arrivé ! Au lieu de le faire sur deux jours, on s’est organisé un voyage de groupe plus inclusif. On a fait 345 kilomètres en quatre jours. C’était plus relax et c’était génial ! On parle déjà de l’année prochaine, il faut le refaire.

Émile Bélair

27 ans

Directeur de produit pour une entreprise de développement de produits numériques

Roule à vélo tous les jours et pratique plusieurs autres sports

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.